Le Maître sauvaginier..: Compte-rendu chasse du 20 novembre 2010

Le jeudi 18 novembre 2010, Sophie avait un peu de temps pour conduire les enfants à l’école et à la garderie, proposition que j’acceptai sur-le-champ puisque cette responsabilité m’est habituellement dévolue. Je m’en allai donc travailler comme tous les jours, mais par une route différente cette fois. À peine avais-je quitté l’entrée de la maison que j'aperçus un nuage d’oiseaux noirs « rouler » au-dessus du champ. Je m’arrêtai sur le bord de la route et pris les jumelles que j’avais heureusement fait réchauffer quelques instants auparavant. C’était bien ce que je croyais, des canards par plusieurs centaines! Plusieurs se posèrent dans le champ, mais la plupart se jetèrent là où je savais un petit étang de 35 mètres de diamètre; comme j’avais déjà chassé sur cette terre, j’en connaissais les détails. Cette vision était inespérée, cela faisait quelque trois semaines que je cherchais des canards en vain.

En arrivant au travail, j’appelai mon frère Louis-Vincent qui m’avait déjà manifesté le désir de faire une belle chasse aux canards, mais malheureusement, il ne pouvait se libérer pour le samedi. Je contactai ensuite Olivier C[...] qui s’est empressé d’accepter mon offre tout en précisant qu’il devait, pour ce faire, annuler sa participation à une obscure « roue du roi ». Olivier se chargea de lancer l’invitation à Ian T[...] en plus d’une connaissance, Jean-François (Jeff) R[…], que certains connaissent notamment pour ses chroniques dans la revue Sentier Chasse-Pêche. Jeff, qui écrit principalement sur la chasse de la sauvagine et du dindon sauvage, souhaitait filmer la chasse pour un projet de Web TV. Bon, pourquoi pas!

Ce jour-là, je m’occupai d’aller (re)demander l’autorisation, ce dont je n’eus aucun mal puisque je connaissais bien le propriétaire de la ferme.

Dans la nuit du jeudi au vendredi, la température chuta à –6 °C. Cela m’inquiéta, je craignais que l’étang ne gèle complètement et que les canards ne le désertent. J’allai donc vérifier tout ça samedi 19 novembre avant de partir travailler. Comme je m’approchai à pied de l’endroit, le nasillement des malards mâles me rassura. Aussi, j’entendis quelques « pip, pip ». Je voulais avoir le cœur net et savoir ce qui se trouvait dans l’étang; quelques pas de plus me suffirent pour apercevoir quatre beaux mâles siffleurs au travers des malards et des noirs!

Dans la nuit du vendredi au samedi 20 novembre, la température chuta à nouveau sous le point de congélation (-4 °C) et la neige se mit à tomber vers les 3 h 45. Je me levai vers 4 h 30, au premier coup d’œil à l’extérieur, je me réjouis à l’idée de chasser avec les vêtements blancs; chaque année, c’est toujours un plaisir de chasser dans cette ambiance.

Le rendez-vous avait été pris pour 5 h 40, mais les gars arrivèrent avec quelques minutes de retard vu les conditions routières. Quelques minutes plus tard, nous nous trouvâmes sur le site et quelle ne fut pas notre surprise de constater que l’étang était complètement gelé et que la neige s’y amoncelait. Qu’à cela ne tienne, nous décidâmes d’installer des appelants dans le champ et de casser un « rond » de glace pour mettre les appelants flottants à l’eau libre. Toute cette opération pris un peu plus de temps que prévu, si bien que les fusils n’étaient pas chargés à 6 h 33, heure légale du début de la chasse. Et devinez à quelle heure se sont pointés les premiers canards? Et oui, à 6 h 33, un couple de canards noirs est rentré directement à l’étang; ça augurait bien, car leur destination était manifeste.

Les bandes de canards se sont succédé sans trop de temps morts. Après les deux premières, Jeff nous suggéra d’être plus patients et de concentrer les tirs en avant pour la caméra. Moi, qui m’estime relativement patient, je dus faire preuve de retenue! De belles bandes, contenant parfois des canards siffleurs, sont passées sans que l’on fasse feu. Il y avait manifestement assez de canards pour nous permettre cette patience.

La neige tombait toujours et à quelques reprises, nous dûmes prendre le balai à neige pour nettoyer les appelants. À un moment où c’était plus tranquille, je me levai pour faire le tour de l’étang en brisant de la glace. Comme je me trouvai à l’opposé de notre position, une petite bande de malards arriva. Les gars appelèrent, ce qui intéressa immédiatement les oiseaux, mais sans les faire venir assez près; ils continuèrent leur descente dans ma direction et arrivèrent à bonne portée, ce qui me poussa à tirer seul. Un couple tomba, c’était pas mal!

Comme je récupérais mes prises, une quinzaine arriva et se présenta cette fois à portée de mes compagnons. De mon point de vue, je m’attendais à tout un spectacle. Go! Pif! Paf! Pif! Les canards s’éparpillèrent et pas un seul ne tomba!!! Vous devinez que je me permis de les narguer! Vive la chasse quand les oiseaux collaborent bien! Le chasseur est plus détendu et plus à même d’apprécier le moment.

Au final, nous avons récolté 14 canards. C’est une chasse dont je vais me souvenir longtemps pour la beauté du paysage, l’action omniprésente et le plaisir d’avoir fait plaisir à mes invités!