Enfin une récolte!
Depuis le début de la saison de chasse aux prédateurs, le 25 octobre dernier,
j’en suis à 13 tentatives. Selon moi, il n’y a pas de chasse plus difficile que
celle-là; la proie est un prédateur… J’en suis à ma deuxième saison et j’ai l’impression
que je n’avance plus sur la courbe d’apprentissage. J’ai eu beau lire sur
internet, visionner des films de chasse, échanger sur les forums, rien n’y
fait. Comment certains chasseurs arrivent-ils à faire plusieurs récoltes par
saison?
Le 11 janvier dernier,
j’ai assisté à une soirée-conférence qui portait justement sur la chasse au
coyote. Le conférencier, Sylvain Breton alias 4bras, est un chasseur chevronné
connu sur les forums de chasse. C’était pour moi l’occasion de discuter avec
d’autres chasseurs plus expérimentés et de comprendre ce qui clochait dans mon
approche. J’ai été servi à souhait! Je commettais des fautes graves sans le
savoir. Voici donc le récit de ma 14e sortie avec une approche…
disons améliorée :
Au cours de la nuit,
je me réveillai un peu angoissé. J’étais angoissé par l’idée de ne pas savoir
lequel de mes sites choisir. Sous la couverture avec le iPad, je repassais mes
sites en revue sans arriver à faire mon choix. Je me levai donc très tôt et
descendis dans ma « pièce de chasse ». Là, je relus les notes prises
lors de la conférence. Sylvain Breton parlait de rechercher les zones de
transition. Ce fut cet élément qui me décida finalement à choisir un site où
j’avais la permission, mais où je n’avais encore jamais chassé.
À 6h05, j’arrivai à la
porcherie. Le temps était doux, -6°C avec un vent d’ouest très léger. Suite à
quelques jours de redoux, je testai la neige à côté de la voiture; elle
portait, je pouvais donc laisser mes raquettes dans mon véhicule. Quel
contraste avec mes dernières sorties!
Je marchai donc sur la
croûte très tranquillement. TRÈS tranquillement, je mis 30 minutes pour
parcourir environ 900 mètres. Sylvain Breton avait mentionné de ne jamais
marcher à découvert dans le champ. Je longeai donc une ligne de branches pour
être le plus furtif possible.
Pour décrire un peu
les lieux, un boisé bordait sur toute sa longueur le champ à ma gauche. À ma
droite, c’était ouvert, il y avait des porcheries au loin et pas vraiment de
couvert pour abriter d’éventuels coyotes. Et au fond du champ, se trouvait une
zone de transition, une jonction entre deux massifs boisés. Le vent d’ouest
soufflait de gauche à droite.
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Me voyez-vous ?! |
Je me positionnai à
gauche de la ligne de branches tandis que l’appeau et l’appelant se trouvaient
à 100 mètres du côté droit (45° vers l’avant-droite). Je m’étais positionné de
façon contraire à ce qu’avait dit Sylvain Breton (45° upwind), mais c’était ce
qu’il fallait faire à cet endroit me semblait-il.
Je patientai 15
minutes avant de commencer ma séance d’appel afin de me faire oublier et de
permettre au jour de s’installer. Au moment où je m’apprêtais à commencer, je
vis quelque chose qui venait sur la neige durcit à 300 mètres dans le champ. Je
collai l’œil à mon télescope, mais je fus incapable de dire s’il s’agissait d’un
renard ou d’un coyote. Je saisis ma télécommande Foxpro qui était réglée sur le
son «Angry jack», puis envoyai la
musique.
Le renard stoppa net
(c’était finalement un renard). Il aperçut la moumoute et se mit à courir
directement sur l’installation. « Merde! » me dis-je. Il avait changé de
champ et j’étais mal installé pour effectuer un tir vers ma droite. En me
déplaçant, j’échappai la télécommande et le (maudit) « foxbang » envoya automatiquement le
son du coyote en détresse. En entendant ce cri, le renard stoppa. « Merde! »
me dis-je à nouveau. Je refis jouer «Angry
Jack» et le renard reprit sa course. Là, j’étais un peu nerveux. Lorsque je
jugeai la distance raisonnable (120 mètres), je fis taire l’appeau et le renard
s’arrêta.
Je visai; une seule
des pattes de mon bipode touchait le sol et mon cœur cognait trop fort, je n’arrivai
pas à stabiliser mon arme. Je dû m’installer mieux. La seconde fois, je laissai
partir le coup et le renard « spina ». Un second coup l’acheva net.
Je suis content parce que j'ai mis en application plein de nouveaux trucs acquis lors de la soirée du 11 janvier dernier. Ma confiance est revenue à un très bon niveau et me voilà relancé sur la courbe d'apprentissage!