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mercredi 5 décembre 2012

Compte-rendu chasse du 18 novembre 2012 - une battue aux lièvres


«Un lièvre!»

Le cri fut lancé de l’aile gauche de la battue. Paf! Paf! Silence… puis paf! encore. Le lièvre, dont la blancheur immaculée contrastait fortement sur le tapis de feuilles de la forêt, courait ventre à terre, évitant les coups de feu des chasseurs qui avançaient parallèlement. Une bille avait pourtant dû l’atteindre, mais  sans gravité, puisqu’il émettait des sons de détresse à l’occasion.

Sylvain L[…] et moi formions l’aile droite. Devinant la trajectoire du lièvre aux gesticulations bruyantes des autres membres de la battue, je fonçai au pas de course pour intercepter le fuyard. Au bout d’une cinquantaine de mètres, je l’aperçu enfin qui courait toujours, mais, pas de chance pour lui, j’avais eu le temps de pointer mon calibre 20 et paf! Sa course s’arrêta là.

Depuis le temps qu’on en parlait! Au bureau, il y a quelques gars qui chassent (le petit gibier). Et lors de nos discussions viriles, nous avions plusieurs fois fait le projet d’aller battre la campagne (disons la forêt!) à la poursuite des lièvres une fois que ceux-ci seraient « blancs comme du lait », juste avant les premières neiges. Il allait de soi que les filles du bureau, qui en avaient ostensiblement marre de nous entendre pavoiser, n’étaient pas de la partie!

Le soleil brillait sans retenue en ce dimanche de la fin de novembre. Une journée parfaite pour la chasse aux lièvres. Denis L[…], un collègue et ami, mais aussi producteur laitier le reste du temps, nous avait invités à venir chasser sur ses terres situées dans le petit village de St-Sé[…] en Beauce. L’heure du rendez-vous avait posé problème en ce sens que la majorité souhaitait que nous nous retrouvions vers 9 h 30, ce qui était beaucoup trop tard à mon humble avis! C’est là qu’on reconnaît les vrais chasseurs! J’avais donc proposé à Sylvain L[…] de faire à deux une «prébattue» à partir de 7 h en attendant les autres!

Tandis que Denis terminait sa besogne à l’étable, Sylvain et moi allâmes donc au fond des pâturages où de petits îlots boisés pouvaient abriter quelques lièvres ou perdrix. À peine avions-nous commencé notre marche que je vis une perdrix. Je fis feu, mais la manquai malheureusement. Toutefois, par son vol, elle nous guida vers un boisé d’aulnes et de ronces plus que favorable pour l’habitat du lièvre. Après une heure à ratisser ce boisé, nous avions récolté deux lièvres et il nous fallait rejoindre les autres sur un autre site non loin

Nous retrouvâmes donc le groupe et sans trop tarder, nous commençâmes la chasse. La battue était formée de sept chasseurs. Nous marchions à distance les un des autres pour couvrir un maximum de terrain. Au terme de la matinée, nous avions récolté deux autres lièvres ainsi que deux perdrix. S’en suivit une longue pose où nous cassâmes la croûte tout en racontant des histoires avant de retourner chasser!

Revenons au fuyard du début. Lorsque je confirmai la récolte de ce lièvre coriace, l’énervement était à un tel point que tous quittèrent leur position pour venir voir de visu l’animal que Sylvain avait cueilli de ses mains. La bonne humeur était de la partie quand chacun racontait ce qu’il avait vu afin de reconstituer la trame des dernières minutes! Et comme la conclusion de cette conversation improvisée approchait, je tournai la tête et m’éloignai de deux pas quand un autre lièvre, tapis dans les hautes herbes jaunies, s’élança vers un bosquet d’aulnes. Paf! Je tirai, mais manquai ma cible. Mon coup de feu avait cependant eu l’effet de stopper le lièvre, ce qui permit à Sylvain, venu me rejoindre, de l’atteindre avec son calibre 12. Nous étions vraiment de très bonne humeur!

Ce fut la dernière récolte de cette belle journée. La chasse aux lièvres en battue est une activité plus qu’amusante puisque pratiquée en groupe. Ça commande toutefois la plus grande des prudences, mais lorsque tout se passe bien, les résultats peuvent être étonnants!


mardi 27 novembre 2012

Compte-rendu chasse du 17 novembre 2012



Ça faisait longtemps que je n’avais pas chassé le canard. La saison s’achève presque, mais le beau temps maintient le gibier dans la région. Samedi dernier, je me suis décidé à aller m’installer sur le bord de la rivière C[…] à l’endroit même où j’avais fait mon ouverture le 22 septembre dernier.

Le paysage avait pas mal changé en deux mois, le sol était gelé, l’eau me semblait plus lourde et surtout, il faisait beaucoup plus froid! Ce jour-là, ou plutôt devrais-je écrire cette nuit-là, le thermomètre indiquait -7 °C.

Mon ami Sylvain L[…] vain me retrouver sur les lieux de la chasse vers 5 h 50. Nous installâmes quelques appelants dans le champ et quelques un à l’eau. Le courant était relativement fort à cet endroit malgré le faible niveau d’eau dans la rivière. À un moment, Sylvain me dit : « Regarde, y a quelque chose qui bouge dans la rivière là-bas! » Les premières lueurs de l’aube éclairaient à peine le ciel, mais c’était suffisant pour apercevoir un orignal qui traversait le cours d’eau pour s’en aller en pleine zone résidentielle. Bof! À cette heure-là, il n’y aurait sans doute personne pour l’embêter!

Les canards commencèrent à voler avant l’heure de la chasse. Nous nous contentâmes de regarder passer quelques groupes, dont certains imposants, avant de commencer à véritablement chasser. Aux premiers moments, nous ne savions plus où donner de la tête! Un premier groupe arriva et je tirai pour en récolter un. Sylvain avait eu quelques ennuis avec son fusil.

Au second groupe, le même scénario se répéta et Sylvain commençait à désespérer. À la troisième occasion, mon compagnon tira enfin un beau malard mâle qui tomba loin dans la rivière. Je courus prendre la perche pour aller récupérer l’oiseau que le courant emmenait déjà rapidement. J’eus du mal à le récupérer. J’étais dans l’eau jusqu’à la taille, luttant contre le courant avec la perche de 18 pieds (5.5m) à bout de bras quand je parvins à accrocher le canard.

Je me trouvais en aval de notre cache improvisée quand je vis une bande de petits canards qui fonçaient à tombeau ouvert droit vers moi. Paf! Sylvain en atteignit mortellement un qui tomba simplement dans la rivière. Je restai dans l’eau à attendre que l’oiseau dérive à ma portée. Je le cueilli et eu la surprise de constater qu’il s’agissait d’un superbe garrot à œil d’or mâle. Sylvain était très content, cela faisait quelques années que je n’avais pas récolté cette espèce qui ne fréquente cette rivière que pour sa migration.

Photo: Sylvain Légaré
Après mes péripéties aquatiques, je regagnai ma position et retrouvai mon fusil. La frénésie des premiers moments de la chasse était déjà passée. Nous nous concentrâmes alors sur un gros malard mâle qui nageait en amont et qui semblait intéressé à venir rejoindre nos appelants à la nage. Dès qu’il fut à ma portée, je tirai. Il fut blessé seulement et je courus vers lui pour le coup de grâce. Malheureusement, il se trouvait déjà loin lorsque le coup l’atteignit. La récupération n’allait pas être facile…

Ce fut Sylvain qui s’en chargea. Il mit un bon quart d’heure à revenir avec le canard en main. Ses bottes étaient percées et prenaient l’eau; il était transi de froid. Dans ces conditions, la chasse ne peut pas durer très longtemps d’autant plus que les canards se faisaient rares.

Sylvain parlait de quitter sous peu quand un groupe de garrots se posa tout près de la berge en aval de notre emplacement. Pour avoir une chance, il nous fallait faire une approche rapide en faisant un détour dans le champ. Ce fut au pas de course que nous y allâmes. Notre effort porta ses fruits par la récolte d’un second garrot à œil d’or.

Notre chasse était complétée. Sylvain s’en retourna (se réchauffer) chez lui, tandis que moi, je ramassai tranquillement le matériel. Je n’étais pas tellement pressé. Je passai prendre un gruau chez McDonald et allai ensuite me doucher au centre d’entraînement où je suis abonné.

Pour le reste de la matinée, j’allai ensuite assister aux funérailles de Simon C[…], décédé accidentellement à 52 ans sur sa ferme laitière. Simon était le mari de Louise D[…], une consœur de travail. C’était très triste en cette belle journée de novembre.

Sylvain et son petit Alexandre


jeudi 1 novembre 2012

Compte-rendu chasse du 27 octobre 2012



L’an passé, j’avais invité mon ami Geoffroi V[…] à m’accompagner pour une chasse à l’outarde avec le guide Marc Harvey. L’expérience avait été un franc succès, surtout parce que nos familles nous accompagnaient pour passer une superbe fin de semaine au chalet familial de B[…]-sur-M[…]. Pour cette année, nous avons répété l’expérience, mais cette fois pour une chasse au petit gibier sur nos terres de N[…]-D[…]-du-R[…]. Le but avoué de cette chasse était encore une fois de passer une belle fin de semaine en famille!

Pour moi comme pour bien d’autres, la chasse au petit gibier est la première à laquelle je me suis adonné étant adolescent. Curieusement pour mon ami Geoffroi, c’était son baptême à cette chasse. À titre informatif pour les non-Québécois qui liraient ce texte, l’expression « petit gibier » désigne ici la gélinotte huppée (perdrix), le lièvre et la bécasse d’Amérique. Pour cette dernière cependant, il faut la chasser tôt en saison avant qu’elle ne migre… J’ai longtemps mis de côté cette chasse au profit de la sauvagine, mais c’est toujours un plaisir de se retrouver en forêt en quête des lièvres et perdrix.

Le vendredi soir, la veille de la chasse, nous nous retrouvâmes au chalet pour un bon souper et installer nos petites familles pour la nuit. Au matin, j’avais prévu arriver dans la forêt vers 7 h 15, soit au moment où le soleil se levait. Le ciel était clair et le vent était à peu près absent, ce qui laissait présager à des conditions parfaites pour la chasse au petit gibier. Et en plus, la rosée avait ramolli les feuilles mortes, ce qui nous permettait d’être relativement silencieux!

En arrivant, je stationnai la voiture et nous nous mîmes en marche aussitôt. À peine cinq minutes suffirent avant que nous ne découvrîmes une première perdrix qui prit son envol sans nous laisser de chance. J’avais prévu un itinéraire qui nous faisait d’abord emprunter un sentier que je ne trouvai pas; nous marchâmes donc en plein bois tout en gardant la même direction que le présumé sentier, nous finirions bien par arriver quelque part!

Après une vingtaine de minutes de marche, nous tombâmes sur une couvée de 7-8 perdrix qui décollèrent tour à tour, nous surprenant chaque fois. À un moment, Geoffroi tira un premier coup à la volée, mais il rata sa cible. Il eut toutefois l’occasion de se reprendre quelques instants plus tard sur une fuyarde qu’il réussit à atteindre à une distance étonnamment longue. C’était un coup de feu fabuleux, j’en étais étonné moi-même et ne manquai pas de lui en faire la remarque. La glace était brisée!

Notre traversée de la forêt nous amena sur un vieux chemin forestier où je soupçonnais la présence de perdrix. J’en fis mention à Geoffroi et j’avais à peine terminé ma phrase qu’une perdrix décolla comme pour me donner raison! Toute notre attention était portée vers le boisé quand une autre perdrix, juchée dans un sapin, descendit de son perchoir pour se poser en bordure du chemin à une centaine de mètres de notre emplacement. Elle s’était immédiatement enfoncée dans les broussailles et le temps de nous rendre plus près, elle avait disparu. Mon compagnon demeura sur la route tandis que j’avançai lentement sous le couvert de la forêt. J’avais fait une vingtaine de mètres lorsque je la vis au sol. Je n’eus guère le temps d’épauler mon fusil qu’elle décolla. Je tentai un tir, mais en vain.

Puisque nous n’avions ni l’un ni l’autre de gibecière, nous avions laissé la perdrix morte sur le chemin. Geoffroi retourna la récupérer et moi, je retournai vers la route. C’est alors que j’eus la chance d’apercevoir une autre perdrix qui marchait sous un bosquet d’épinettes. Bang! Cette fois, je l’avais eue!

Avant d’aller la récupérer, je changeai la cartouche de mon fusil et comme je refermai l’arme, une autre perdrix décolla pour se « brancher » à un mètre du sol. Bang! Avant d’aller « les » récupérer, je changeai à nouveau la cartouche de mon fusil, mais cette fois, il n’y avait plus de perdrix!

C’était un bon coup et ce fut avec fierté que je rapportai mes deux perdrix sur la route. Le paysage était beau et j’en profitai pour faire quelques photos avec notre récolte du matin. Avant de poursuivre notre marche, nous nous sommes assis par terre pendant une dizaine de minutes, non pas que nous étions fatigués de marcher, mais plutôt pour nous faire oublier et permettre à la tranquillité de revenir dans la forêt.
Nous avons ensuite marché jusqu’à la voiture afin de prendre un léger goûter avant de reprendre notre quête sur les chemins. À un moment où notre discussion nous déconcentrait, une perdrix prit son envol et se reposa quelques mètres plus loin dans une jeune plantation d’épinettes. Notre concentration revint subito presto! Geoffroi à gauche et moi à droite, nous avançâmes sous le couvert afin de la débusquer, elle devait forcément se trouver quelque part. En effet, elle prit à nouveau son envol à ma droite et se percha à trois mètres du sol. Bang! J’avais pris soin de viser la tête. Et une perdrix de plus dans la gibecière!

Cela compléta notre chasse. Nous sommes revenus au chalet vers midi pour passer du temps avec les filles et les enfants. Chasser le petit gibier n’est pas si simple qu’il y paraît. Je me suis aperçu que cela nécessite quelques connaissances et de vieux réflexes ont refait surface! Au total, nous avons fait lever environ 18 perdrix et en avons récolté quatre. Une fort belle chasse dont je suis très satisfait!

La prochaine fois, j’emmènerai les enfants!


mardi 23 octobre 2012

Compte-rendu chasse du 23 octobre 2012



En automne, quand je roule en voiture sur les routes de campagne, je ne peux m’empêcher de lever les yeux pour scruter le ciel. Surtout quand les grands migrateurs sont là. Rassurez-vous, j’ai l’habitude de m’arrêter en bordure de la route quand j’aperçois des oiseaux; ma sécurité n’est pas compromise… à peine disons!

En me rendant au travail, j’en profitai pour faire quelques détours et je ne mis pas long à repérer des outardes qui se dirigeaient vers les champs. En les voyant se poser, elles m’indiquèrent leur position au sol et j’estimai leur nombre à 400-500 oiseaux, amplement de quoi faire une bonne chasse. Aussi, je notai la présence d’oies blanches, environ une dizaine de milliers dans un champ de luzerne situé à 2 km des outardes. Puis je m’en allai travailler.

Au cours de la journée, je pris deux minutes pour appeler le propriétaire de la ferme où se trouvaient les outardes pour m’assurer d’avoir la permission, ce qu’il m’accorda affablement. En discutant avec mon confrère Sylvain L[…], ce dernier m’apprit que ces outardes se trouvaient exactement au même endroit quatre jours plus tôt puisqu’il les avait lui-même aperçus. Un « X » stable est souvent une garantie de succès pour la chasse au champ. J’avais la meilleure des confiances et j’invitai Jonathan C[…] à se joindre à nous pour le lendemain.
À 5 h 30 au matin, nous étions donc dans le champ à nous installer avec bonne humeur. C’est habituellement facile de l’être quand on a la quasi-certitude de faire une bonne chasse! Mais avant même que le jour ne se pointe, certains indices commencèrent à nous inquiéter. À la grandeur du champ et même dans la pièce voisine, du duvet d’oie blanche témoignait que des milliers d’entre elles avaient probablement fréquenté l’endroit la veille. C’était de mauvais augure puisqu’il arrive parfois (souvent même) que les oies, surnuméraires, assaillent les outardes et chassent ces dernières de leurs champs nourriciers. Les oies, ça n’arrête pas de jacasser et les outardes, c’est bien connu, aiment la tranquillité!

Le soleil n’était pas encore levé lorsque les deux premières outardes se pointèrent. Il est habituel à cette chasse d’avoir un avant-goût de ce qui s’en vient par la venue impromptue de quelques oiseaux pressés d’arriver au garde-manger! Ce que nous redoutions alors se produisit, elles continuèrent leur chemin vers un autre champ qui devait se trouver à 1½ km plus loin. Notre « X » n’en était plus un.

Les oies s’amenèrent ensuite par milliers pour s’installer à leur emplacement de la veille. Puis les outardes suivirent. La plupart du temps, elles nous ignoraient vertement en continuant leur route. À un moment, un trio décrocha et s’amena vers nous. Go! Sylvain récolta la première d’un coup, Jonathan récolta la seconde d’un coup et moi, ben je tirai mes trois coups et la ratai! Je n’ai aucune excuse à fournir, mais au moins, les réparations sur mon fusil avaient fonctionné!

Au terme de la chasse, nous avions récolté 5 oiseaux. Ce n’était pas ce à quoi nous nous attendions, mais ce fut tout de même une belle matinée.

Va vraiment falloir s’occuper des oies!