Munitions de chasse au canard

Toujours en quête de perfectionnement, je crois qu’il est temps remettre en question les vieilles pratiques qui semblent évidentes. En termes de munitions de chasse, beaucoup d’idées reçues proviennent de l’époque où les billes de plomb furent interdites à la chasse. C’était quelque part au milieu des années 1990.

À ce moment, peu de gens connaissaient les performances de l’acier qui instaurait son hégémonie. Je me souviens d’avoir éprouvé le sentiment commun de frustration à l’édit de cette nouvelle réglementation. Aujourd’hui pourtant, je ne reviendrais jamais en arrière. L’acier, ça va super bien! Les vendeurs à l’époque disaient des trucs du genre : « Aux canards, si tu tires de la bille #4 dans le plomb, tu dois tirer de la bille #2 dans l’acier ». C’était n’importe quoi! Aujourd’hui, on sait que la bille d’acier #4 équivaut à la bille de plomb #4.

Mais pourquoi est-ce que j’utilise des billes #4? C’est l’heure de se remettre en question! Voici une anecdote :

En 2001, lors de l’ouverture, je faisais partie d’un groupe de six chasseurs et en à peine une heure, nous avions récolté 36 canards dont 34 étaient des sarcelles (à aile verte et à aile bleue). Suite à cette chasse singulière, je m’étais procuré une boîte de cartouches de 2¾" contenants 1 oz de bille d’acier #6, quelque chose de très léger pour le cas où les sarcelles seraient abondantes à nouveau. Hélas! Mon audace s’était limitée à acheter cette boîte de cartouches puisqu’elle est demeurée dans ma réserve pendant des années…

Et ce n’est qu’en 2010, lors de l’ouverture de la saison que j’ai daigné employer de si faibles cartouches. À vrai dire, j’étais tanné de les voir traîner!

Les premiers canards sur lesquels je tirai tombèrent raides, mais la distance de tir était très courte puisque je n’avais pas confiance en mes munitions. En constatant ce succès, j’essayai des tirs sur des canards de plus en plus loin. À ma grande surprise, j’eus plus de succès qu’avec les munitions que j’employais l’ordinaire (2¾", 1 1/16 oz, #4 1 550 pi/sec.). J’essayai ensuite des tirs sur des canards à plus de 40 verges et ceux-ci tombèrent sans problème.

Au bout du compte, mon taux de succès s’était amélioré avec ces « petites » cartouches. Ça n’a rien de scientifique, mais mon sentiment général était meilleur qu’avec de plus grosses charges.

Mon hypothèse, pour expliquer ce succès, est qu’il y a un plus grand nombre de billes à l’intérieur de chaque cartouche, ce qui serait davantage létal. Alors autant bien vérifier! J'ai sélectionné trois types de cartouche bon marché, qu’il m’arrive d’utiliser vu leur faible coût, et je les ai disséquées pour compter le nombre de billes! Il s’agit de la Winchester X-pert HV (2¾", 1 1/16 oz) de grosseur #2 et #4 ainsi que de la Remington Sportsman 2¾", 1 oz, #6. Voici ce que ça a donné :

Winchester X-pert #2 = 123 billes

Winchester X-pert #4 = 193 billes

Remington Sportsman #6 = 345 billes

Premier constat : il y a pratiquement trois fois plus de billes #6 que de #2. Qu’il y en ait plus, c’est naturel, mais qu’il y en ait à ce point, c’est étonnant.

Deuxième constat : Plus les billes sont grosses, moins elles sont sphériques et régulières. D’après mes observations, quand je trouve une bille dans un oiseau mort, il me semble qu’elle est parfaitement sphérique. Se pourrait-il que les billes mal formées n’atteignent que rarement ou jamais la cible? Ça voudrait dire que non seulement il y a moins de billes, mais qu’en plus moins d’entre elles ont une trajectoire rectiligne. Ce n’est qu’une hypothèse…

Lors de mes prochaines chasses aux canards, je vais utiliser des billes #6 et voir si mes impressions positives se maintiennent. Et pour ce qui est de la rondeur des billes, il me faudra pousser l’investigation plus loin en disséquant des cartouches de plus haut de gamme. C’est donc à suivre.