La Réserve nationale du Cap Tourmente... compte-rendu du 7 octobre 2011

L’automne se poursuit et question de varier mes expériences, j'ai eu la chance d’être invité par mon ami Tralee M[...] à participer à une chasse de l’oie blanche dans la Réserve nationale du Cap Tourmente. Pour ce faire, nous avons formé un groupe de quatre chasseurs comprenant Alexandre F[…], Alexandre M[…], Tralee M[…] et moi-même. La chasse se déroulant sur deux demi-journées (de midi à midi), je ne participais pour ma part qu’au premier après-midi.

Ceux qui connaissent la Réserve ne savent peut-être pas que la pratique de la chasse y a changé depuis un an ou deux. En effet, on a réduit le nombre de caches tout en abolissant la chasse à marée basse sur la batture. Plus de traditionnelles balades à cheval dans la vase… C’est bien dommage, mais d’un autre côté, il est plus agréable de chasser au sec et de demeurer propre! De plus, le nombre de journées de chasse a été réduit à 14 pour toute la saison, ce qui a eu pour effet d’améliorer le succès de la chasse au quotidien.

Cela dit, chasser avec succès dans la Réserve – demeure un coup de dé –. Oui, il faut d’abord participer au tirage au sort qui se déroule au printemps. Si on a la chance d’être pigé, on doit sélectionner longtemps à l’avance la date parmi les quatorze jours offerts. Et ce n’est pas tout, la journée même de la chasse, on doit piger au hasard, parmi les huit caches disponibles, celles où l'on nous assignera pour les deux demi-journées. Et croyez-moi, le succès peut fortement varié d’une cache à l’autre…

Revenons maintenant au récit. C’était un beau matin d’automne. Frais et ensoleillé. Bien que la chasse ne débutait qu’à compter de midi, je me rendis en voiture jusqu’à la Réserve du  Cap Tourmente. Arrivé sur place, je retrouvai mes compagnons pour l’enregistrement. Avec les sept autres groupes de quatre chasseurs, j’assistai à un cours séminaire (obligatoire!) sur l’histoire de la Réserve, la faune, la flore, la biologie de l’oie des neiges, etc. Puis ce fut le tirage des caches. Roulement de tambour, pour nous, ce fut la cache no 1 (la plus à l’est de la réserve) et la no 8 pour le lendemain (la plus à l’ouest).

Nous nous rendîmes donc à l’extrémité est de la Réserve tout en complétant les préparatifs en attendant midi. Les chasseurs qui nous précédaient avaient l’air blasés; ils n’avaient récolté que deux oies pendant la matinée… Qu’à cela ne tienne, nous n’étions pas découragés puisque la marée montante laissait présager le meilleur pour l’après-midi.

Pour décrire un peu le site, les quatre caches (des barils métalliques d’un diamètre de 90 centimètres enfouis dans le sol) étaient situées près de l’écart qui mène à l’eau lorsque la mer est haute. Derrière, un champ de foin fauché fut aménagé pour y placer les appelants. Un appeau électronique était d’ailleurs mis à notre disposition en plus d’une soixantaine d’appelants À notre arrivée, la batture immergée était immense et quelques centaines d’oies pataugeaient paisiblement au loin. Il y avait très peu de mouvement du gibier.

Photo: Tralee McElhaw

Les conditions météorologiques ne nous étaient pas favorables. Nous avons patienté une demi-journée sur place à admirer le paysage, d’ailleurs remarquable à ce temps de l’année. Nous avons récolté trois oies juvéniles dans notre après-midi. Aussi, deux outardes vinrent s’ajouter au tableau en bonus puisque cette espèce ne fréquente que très peu cette région. Au total, ce fut cinq oiseaux récoltés.

Notre guide, Michael Pelletier, originaire de Cabano dans le Bas-St-Laurent.

Bon ou mauvais résultat? C’est un maigre tableau de chasse, mais la cache voisine a fait bredouille alors tout est relatif! Je ne regrette en rien cette journée puisque j’aime profondément me retrouver au Cap Tourmente à l’automne. Il y a un je-ne-sais-quoi dans l’air, comme si le temps s’était arrêté au XVIII^e siècle. C’est quelque chose de particulier qu’on ne retrouve que là ou encore sur l’île d’Orléans.

Photo: Tralee McElhaw

Le lendemain, le groupe de Tralee M[…] dans la cache no 8 a fait 51 oies! Un vrai coup de dés n’est-ce pas? Je retenterai sans doute le coup un de ces quatre!

Photo: Tralee McElhaw