C’était
plus ou moins prévu que je chasse l’orignal cette année, mais toujours est-il
que j’ai acheté mon permis pour cette chasse la veille seulement de l’ouverture.
Mon partenaire puisqu’il faut obligatoirement être deux pour récolter un
orignal, était nulle autre que ma mère que mon père accompagnait !
La
veille de l’ouverture, après ma journée au bureau, je quittai la maison pour le
chalet familiale de B[…]-sur-M[…], soit à une vingtaine de minutes de nos
terres boisées. J’ai beaucoup de chance d’avoir des parents avisés qui
possèdent quelque 600 âcres de terrain boisé (environ 270 hectares). Et des
orignaux, il y en a beaucoup dans ce secteur !
Le
matin de la chasse, je me levai à 5 h, fit mon déjeuner et préparai quelques
sandwichs. À 6 h 10 j’étais dans la forêt et commençai une lente
marche vers la cache que l’on m’avait attribuée. Il faisait froid et sec. Il y
avait des traces de neige au sol qui rendait mon approche plus bruyante que je
l’aurais souhaitée. Trente minutes plus tard, j’étais assis dans la
cache.
Pour
décrire un peu les lieux, la cache était située à la courbure d’un vieux chemin
forestier, ce qui me permettait de voir à 150-200 mètres de chaque côté.
Derrière moi, une plantation de mélèzes d’une trentaine d’années limitait mon
champ de vision. Des flaques d’eau « permanentes » se trouvaient sur
le chemin et leurs abords étaient énormément pistés par les orignaux qui,
faut-il le dire, semblaient apprécier ce secteur.
Une
fois dans la cache et ayant pris la mesure du paysage, je posai la carabine
dans un coin et attendis. Je suis très peu connaissant en matière de chasse à l’orignal.
Et comme ma préparation se résumait à avoir acheté mon permis de chasse, je n’avais
pas de leurres olfactifs ou d’appeaux pour attirer les orignaux. Il me fallait
attendre et espérer qu’un d’eux passe dans mon champ de vision… J’étais
réaliste, je m’attendais à passer l’avant-midi à contempler la nature sans rien
voir d’autre que les petits oiseaux et les écureuils !
Au
bout de quinze minutes, j’entendis pourtant quelque chose. Un bruit de pas dans
les feuilles gelées qui tapissaient le sol au loin dans la forêt. Attention,
quand je dis un bruit de pas, comprenez bien, c’était au pas de course et ça
venait directement vers moi ! Le bruit amplifiait sans cesse et je pris la
carabine et enlevai le cran de sûreté.
À mon désavantage, le bruit provenait de l’arrière où mon champ de vision se
limitait à une quarantaine de mètres, cinquante avec de l’imagination. Mon cœur
s’était mis à battre fortement. Pour décrire ce que j’entendais, il suffit d’imaginer
le bruit qu’un VTT ferait, sans son moteur, en roulant dans les feuilles mortes
et en cassant quelques branches à l’occasion.
Et
c’est à ce moment que je les vis. Une femelle orignal, flanquée de ses deux
veaux courait en ma direction avec un jeune mâle en rut à ses trousses. Elle courait
probablement pour échapper aux avances insistantes du prétendant ! Toujours
est-il qu’elle avait l’intention de rejoindre la route en passant à quelques
centimètres de ma cache.
Tout
se passa très vite. Tandis que la femelle louvoyait entre les arbres je me
concentrai sur le mâle (en 2012, seul les mâles et les veaux peuvent être
récoltés). Celui-ci s’arrêta dans un bosquet d’épinettes. La femelle changea de
direction à environ 5 mètres de moi au moment où elle capta mon odeur. Un des
veaux s’arrêta à 3 mètres pendant 2 secondes, j’aurais pu l’avoir, mais ma
carabine pointait vers le mâle toujours invisible. La femelle fit demi-tour et
s’en alla, toujours au pas de course, avec ses veaux. Le mâle sorti de sa
cachette en marchant rapidement. Bang ! Je fis feu… sur un arbre.
Je
changeai la balle et aperçu à nouveau le mâle qui venait de reprendre sa marche.
Je visai de nouveau et laissai partir un second coup… encore sur un arbre. Le
buck avait repris sa course sans avoir subit la moindre égratignure. Il m’a
toujours semblé que la chasse à l’orignal n’a rien de comparable avec la chasse
aux canards, mais là, j’avais eu une « passe » d’orignaux comme on a
une « passe » de canards !
Ce
fut mon avant-midi. Nous retournâmes au chalet pour dîner et siester. Je retournai
à la cache en fin d’après-midi. Je ne vis rien d’autre. Au moment où le soleil
se couchait, je descendis de la cache pour faire un peu de chasse fine en
retournant vers ma voiture. Chemin faisant, j'aperçu une grosse femelle sur la
route. Le vent m’était favorable et j’en profitai pour prendre quelques photos.
Je me trouvais à une vingtaine de mètres d’elle. Ce fut un beau moment.
En
conclusion, j’ai constaté que la chasse à l’orignal pouvait être forte en
émotion ! Mais surtout, ça demande de la préparation du territoire. Pour l’an
prochain, je dégagerai des lignes de tire à travers les arbres ! C’est à
suivre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires sont appréciés et motivants. Merci