Nombre total de pages vues

Bienvenue!

Bonne lecture! N'hésitez pas à consulter les messages plus anciens.

samedi 23 avril 2011

Les «killing videos»

Depuis quelques années, les lancements de films sur la chasse de la sauvagine se multiplient. Comme la saison de chasse ne dure qu’un temps de l’année, les périodes creuses sont longues et le visionnement de films de chasse maintient le sportif éveillé! En soi, il s’agit d’un phénomène de société observable dans d’autres secteurs et qui permet aussi de promouvoir l’activité. Hélas! nous sommes malheureusement en train d’assister à une dénaturalisation de la pratique artisanale de la chasse par les images véhiculées dans ces films.

Certains de ces films (pas tous) montrent des scènes de chasse où l’accent est principalement mis sur l’abatage des oiseaux. Parfois, on va jusqu’à repasser au ralenti et sous un angle de caméra différent l’instant où la gerbe frappe et disloque l’oiseau. Le tout, sur fond de musique « heavy metal ». C’est ça que je qualifie de « killing videos ».

En Amérique du Nord, quelques grands manufacturiers d’équipements (surtout des fabricants d’appeaux) produisent année après année ce genre de films dont l’influence est très forte auprès d’une certaine clientèle : le Caucasien mâle dans la vingtaine en recherche d’identité. Ceux-ci vont parfois jusqu’à idolâtrer les auteurs de ces films en les prenant comme modèle. Ils ont tort.

Pour l’heure, il semble qu’il y ait bien peu de sauvaginiers qui osent remettre en question ces films. J’ose espérer que des voix s’élèveront dans les rangs des sauvaginiers pour condamner ces films et ceux qui les produisent. Pour ma part, je trouve regrettable la marque laissée dans l’esprit des plus jeunes et m’inquiète de l’avenir si aucune prise de conscience n’est faite. Quand je chasse, je vis toujours un petit moment d’angoisse lorsque vient le temps de faire feu, de mettre un terme à la vie d’un si bel oiseau. Ce moment d’angoisse disparaît lorsque je cueille dans mes mains ma proie inanimée. C’est malheureux de devoir donner la mort à sa proie, mais c’est la vie… Ce que je reproche à ceux qui produisent ce genre de films de chasse, c’est qu’ils glorifient l’aspect le plus affreux de la quête que représente la chasse de la sauvagine. C’est une sorte de pornographie.

La chasse, c’est bien plus que ça et l’exaltation ne provient pas du fait de mettre à mort un animal; elle provient de la traque du gibier et de l’après mise-à-mort.

« Je ne chasse pas pour pouvoir tuer, je tue pour pouvoir chasser… »

1 commentaire:

  1. Salut,
    bien d'accord avec vos propos.
    En passant, c'est un très beau blog. C'est bien le fun de lire de vrais récits de chasses.
    Bonne continuité,
    Benoit Gendreau

    RépondreSupprimer

Vos commentaires sont appréciés et motivants. Merci