Comme
l’orignal était tué de la veille, la pression était tombée et j’ai pu consacrer
mon dimanche 13 octobre à mes enfants pour les emmener faire une chasse au
petit gibier. Puisque Sophie était partie toute la fin de semaine avec une
amie faire une razzia de magasinage dans le Maine, j’avais les enfants avec moi
au chalet de B[…]-sur-M[…]. La veille, ils étaient patiemment restés avec ma
mère sans que je puisse leur accorder une seule minute d’attention. Il est des
jours comme ça où l’on voudrait se séparer en deux ou parfois même en trois…
Après le dîner, je préparai Eugénie (8 ans) et Geoffroy (4 ans) en leur
faisant revêtir leurs vêtements de chasse et leur dossard orange pour la
sécurité. Puis, avec mon père, nous partîmes vers la terre à bois. Ce serait en
même temps l’occasion de terminer le ramassage de ce que nous avions laissé en
plan la veille lors de la chasse à l’orignal.
Chemin faisant, nous arrêtâmes discuter avec un propriétaire du
voisinage qui n’avait pas encore récolté son orignal. En parlant avec lui, il
nous dit que, la veille, il avait comptabilisé les décharges de carabine qu’il
avait entendues à partir de son site de chasse. Tenez-vous bien, il en avait
compté 65! Ça faisait quelques orignaux ça! Je profitai de l’occasion pour lui
demander la permission de trapper les castors dans la petite rivière qui
coulait chez lui; ça, ce sera une autre histoire!
Nous arrivâmes sur place vers 14 h. Le couvert nuageux de
l’avant-midi avait disparu, laissant le ciel complètement ensoleillé; les
enfants et moi-même étions beaucoup trop habillés pour cette douce température
et nous enlevâmes quelques épaisseurs avant de partir chasser. Mon père quant à
lui partit de son côté avec le VTT.
Comparativement à la veille, l’ambiance était on ne peut plus relaxe et
les enfants étaient vraiment contents d’être là. Pour moi, ce fut un pur moment
de bonheur de voir mon Eugénie et mon petit Geoffroy prendre part avec plaisir
à la chasse.
Tout en marchant, je leur expliquai des choses sur la forêt et les
animaux qui la peuplaient. Un écureuil roux qui rongeait un cône de mélèze, une
piste d’ours dans la vase, un arbuste qu’un orignal avait abîmé de son panache,
etc. Pour un père-chasseur, c’était vraiment gratifiant de transmettre son
savoir à ses enfants…
Et des perdrix? Nous en fîmes lever 8 sans avoir l’occasion de prendre
un tir. Pour ma défense, le tapis de feuilles mortes était remarquablement sec
et épais, ce qui nous rendait bruyants à l’excès. Au moins, il y en avait et
les enfants maintenaient facilement leur attention.
Vers la fin du parcours, nous arrivâmes à un embranchement de sentiers.
À gauche pour revenir vers la route et à droite pour nous en éloigner. Comme
les enfants ne me semblaient pas trop épuisés, je décidai d’aller faire un tour
vers la droite. À peine avais-je fait quelques pas qu’une perdrix décolla sans
que je l’aperçoive.
– Avez-vous entendu? Demandais-je aux enfants. Moi, je l’ai entendue,
mais je ne sais pas d’où provenait le son.
– Moi je l’ai vu papa. Me répondit Eugénie en me désignant une
direction.
– Et bien s’il y en avait une, il y en a peut-être une deuxième…
Je fis deux pas et comme de fait, une deuxième perdrix tenta de fuir en
marchant. PAF! Le coup de feu surprit les enfants, mais sans les effrayer.
Dans un dernier soubresaut de vie, la perdrix battait frénétiquement des ailes
dans les feuilles mortes. Les enfants purent aisément localiser ce sur quoi je
venais de tirer. Je commandai à Geoffroy d’aller la récupérer. Du haut de ses 4
ans, il se dirigea tant bien que mal vers la perdrix morte et s’accroupit
longuement près d’elle. Au bout d’un instant, il se retourna va nous en levant
le pouce et dit: « Yes! Tirée dans tête !»
Bien entendu, je fis quelques photos. Nous étions tous vraiment
contents. Nous nous racontâmes notre version de cette histoire de chasse et au
final, nous nous entendîmes sur cette version :
Eugénie a localisé la perdrix, papa a tiré dessus et Geoffroy est allé
la chercher.
Un vrai travail d’équipe! Sur le chemin du retour, nous papotions
gaiement, la chasse était couronnée de succès! En arrivant au camion, nous
aperçûmes mon père qui se chauffait au soleil confortablement assis sur une
chaise. Les enfants lui racontèrent l’histoire de chasse avec force détails. Aussitôt
le récit expédié, ils pressèrent leur grand-père de les emmener faire une
balade en VTT!
Sur le chemin du retour, dans le camion, l’air frais de l’automne avait
fait son œuvre; les enfants s’endormirent la bouche ouverte!
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