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jeudi 26 septembre 2013

Compte-rendu chasse du 21 septembre 2013 – Chasser avec son enfant



Je me souviendrai longtemps de la journée d’ouverture de la chasse aux canards 2013. Et je ne serai pas le seul…

La chasse a toujours été ma passion et depuis quelques années, je chasse avec beaucoup d’intensivité. Mes partenaires sauvaginiers sont des types de ma trempe et j’imagine parfois que nous sommes durs à suivre. Nous sommes tous des pères de famille trentenaires et j’entrevois qu’il nous faudra bientôt ralentir la cadence pour pouvoir intégrer et intéresser nos enfants. Ce temps est venu pour moi.

Au cours de la semaine précédente, j’avais lancé à ma fille Eugénie, 8 ans, que nous ferions une chasse aux canards, juste elle et moi. La veille de la chasse, je quittai la maison à 5 h 30 en pleine noirceur afin de trouver le meilleur endroit possible. Ce que je cherchais, c’était un petit cours d’eau ou un étang avec quelques canards. Je me disais que si les canards se faisaient rares, Eugénie apprécierait tout de même une chasse au bord de l’eau pour le paysage automnal.

Au volant de ma voiture, je fis une tournée des endroits que je connaissais. Les premiers sites visités étaient complètement déserts. Vers 7 h et sans trop d’attente, je repérai une quarantaine de canards qui survolaient un champ de blé. Ceux-ci tournèrent quelques fois au-dessus dudit champ avant de disparaître plus loin dans la forêt. Il devait s’y trouver un étang de castor ou un truc du genre… Je n’arrivai pas à repérer où exactement les canards avaient atterri. Qu’à cela ne tienne, ils avaient manifesté de l’intérêt pour le champ, j’amènerais donc ma fille chasser au champ! Un beau chemin carrossable le parcourait sur toute sa longueur. Facile! Ce serait l’idéal pour y apporter un enfant.

Le soir, sa mère prépara ses vêtements, lui tressa les cheveux et la mit au lit vers 20 h. J’allai la border en lui disant à tantôt! Quand j’entrai à nouveau dans sa chambre à 4 h du matin, elle se réveilla avec le sourire et démontra son enthousiasme en se levant prestement.

Trois quarts d’heure plus tard, nous arrivâmes au fameux champ dont j’avais bien entendu obtenu la permission d’y chasser. Les phares de la voiture le balayèrent et nous vîmes deux chevreuils qui se trouvaient tout au fond; Eugénie fut impressionnée par cette vision. Je m’engageai tranquillement sur la route et roulai environ 700 m.

Sur place, je notai qu’il y avait énormément de grains de blé résiduels au sol, ce qui expliquait sans doute l’intérêt que les canards y portaient. Nous installâmes les appelants et je positionnai les caches directement dans les ornières du chemin. Il n’était pas question de se donner de la misère!

Un peu plus tard, nous allâmes porter la voiture au bord du champ et nous marchâmes côte à côte pour revenir à notre site de chasse. Nous voyions les étoiles et le ciel commençait à s’éclaircir à l’est. Eugénie se vit confier la responsabilité d’actionner la télécommande du Mojo et de caller les canards qui approcheraient. Elle s’installa dans la cache de droite et fit quelques tests pour trouver la note juste (elle a de l’oreille et il ne sera pas difficile d’en faire une bonne calleuse!).

Exactement 30 minutes avant le levé du soleil, nous entendîmes les coups de feu de deux chasseurs qui devaient se trouver à un kilomètre de nous, au bord de la rivière qui coulait non loin. Nous dûmes attendre une douzaine de minutes avant d’apercevoir enfin des canards et ceux-ci se dirigèrent vers nous.

Il y en avait trois. Leur intention de se poser était tellement manifeste que je les laissai faire, pour le plaisir des yeux. Le premier se posa à deux mètres de mes pieds tandis que les deux autres le firent à la droite d’Eugénie, à quelques centimètres seulement. Je laissai passer quelques instants pour profiter de la scène, puis annonçai à Eugénie que j’en récolterais un. Quand je me levai, le canard en avant de moi s’envola et je le récoltai. C’était un magnifique canard noir et je m’occupai moi-même de récupérer puisqu’il n’était pas tout à fait mort; je ne souhaitais pas nécessairement que ma fille en ait connaissance. Je l’achevai discrètement et revins le montrer à Eugénie qui était bien contente.

Je me réinstallai dans ma cache. Nous discutions tranquillement de ce qui venait de se passer, les capots des caches étaient ouverts quand deux canards nous surprirent soudain par l’arrière. Sans hésiter, j’épaulai mon fusil et fis un doublé. Cette fois, j’envoyai Eugénie les récupérer et quelle fut ma surprise quand je constatai qu’il s’agissait d’un couple de canards pilets. Une rareté pour la chasse au champ.

À peine quelques minutes plus tard, un troisième groupe de canards arriva et je récoltai un second canard noir. J’avais décidé de ne tirer pas plus d’un coup de feu par bande, sans quoi la chasse serait terminée trop rapidement! Je dis alors à Eugénie que, puisque nous avions deux canards noirs et deux canards pilets, les deux derniers seraient des canards malards.

Les canards étaient tellement abondants que je laissai passer quelques groupes sans faire feu. Je récoltai finalement les deux canards malards qui nous manquaient pour atteindre la limite légale de prise. Il était 7 h 01 quand cet objectif fut atteint. Pour la suite, je troquai mon fusil pour la caméra et je pris quelques photos de canards en approche. 



Même hors de nos caches, les canards tournoyaient tout autour sans réellement craindre notre présence. C’était tout un spectacle. Avant de ramasser notre installation, je fis quelques photos pour immortaliser ces moments magiques. J’avertis ma fille de profiter de cette vision parce que ce n’était pas toujours ainsi que les chasses se déroulaient!

Pour moi, cette chasse fait désormais partie de mon top 3. Tout avait été parfait. Mais surtout, j’ai senti que ma fille avait beaucoup aimé l’expérience et qu’elle serait une chasseuse pour la vie. Tous mes doutes se sont envolés. En fait, j’estime n’avoir aucun mérite. J’ai seulement constaté que cette première sortie avec elle avait réveillé quelque chose qu’elle avait déjà en elle. Ma responsabilité de père ne se résume qu’à lui faire vivre de belles chasses agréables et confortables. Le froid et la pluie, ça viendra, mais ce n’est pas l’idéal pour un enfant!

Ce fut pour moi une merveilleuse journée et un grand bonheur. Un moment fort de ma vie de père. À mon grand regret, ma conjointe ne m’accompagne jamais  la chasse parce que ça ne  l’intéresse pas dit-elle. C’est une fille de la ville. Qui sait, peut-être voudra-t-elle m’accompagner quand nos deux enfants seront des mordus de la chasse!






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