Compte-rendu chasse aux dindons sauvages 2011 (2e partie)

Le 7 mai, c’était déjà le dernier jour de chasse pour nous. À 3 h, je fis sonner le réveil. En moins de trente minutes, le campement était ramassé et nous nous élancions en voiture en direction de notre nouveau site de chasse. L’espoir était grand d’autant plus que le ciel étoilé laissait présager une journée parfaite côté météo.

Vers 4 h 10, nous nous trouvions pile à l’endroit où nous avions aperçu le dindon la veille. En pleine noirceur, je fis quelques cris de chouette rayée, mais n’obtins aucune réponse. Ce n’est que bonne demi-heure plus tard et sans qu’il ne me soit nécessaire de les provoquer que les dindons se mirent à glouglouter. Et quel concert! Malheureusement pour nous, tous les cris provenaient d’un autre îlot boisé situé à quelque 1 500 mètres de notre emplacement.

Nous étions installés là à écouter les dindons s’époumoner au loin depuis près d’une heure quand je me levai d’un coup et dis à mon père que j’y allais. Était-ce une bonne décision? Je crois que oui puisque les oiseaux étaient descendus de leur perchoir vers l’est du boisé alors que j’arrivais du côté ouest. Je ne sais pas si c’est une règle, mais ça me semblait logique qu’ils se dirigent en premier vers le soleil levant plutôt que vers l’ombre.

Les abondantes précipitations des jours précédents avaient transformé le terrain en véritable vasière. Néanmoins, je mis moins de dix minutes pour parcourir les quelque 1 500 mètres qui me séparaient dudit îlot boisé. Chemin faisant, j’observai une abondance de pistes de dindon.

Comme mentionné précédemment, j’abordai le boisé du côté ombragé et c’est seulement à ce moment que je pus préciser le nombre et l’emplacement des dindons. Heureusement, ils vocalisaient sans retenue, ce qui me permettait de constamment connaître leur position; il y en avait quatre dont un qui semblait être le boss! Il se trouvait au sommet d’une petite butte, bien à la vue. Les autres se trouvaient éparpillés non loin, mais hors de ma vue, à l’exception d’un « jake » qui avait sans doute été forcé de faire de l’air! Et puisque les oiseaux étaient séparés, c’est sur le plus gros, le seul visible, que je concentrai mes efforts. Rapidement, j’établis un dialogue en lançant quelques cris de dinde à l’aide du diaphragme. Au moindre son que j’émettais, il répliquait d’un viril glouglou!

Au fur et à mesure que je m’approchai de la lisière du boisé, le dindon se pavanait sur sa butte tout en amorçant une lente descente en ma direction. Son cri puissant résonnait fort dans mes oreilles. À ce moment, un peu plus d’une centaine de mètres nous séparaient. Je tentai de m’approcher un peu plus près de la lisière, mais le boisé était « sale » et la tâche n’était pas facile. J’ai dû commettre une erreur puisqu’à un moment, il a dégonflé son plumage et s’en est allé en marchant tranquillement vers un autre mâle qui lui se trouvait plus haut dans la forêt. Là, ils ont glouglouté de concert, mais n'ont pas reparu.

J’aurais pu patienter en installant un appelant et je suis persuadé qu’ils seraient sortis un peu plus tard dans l’avant-midi. Je suis plutôt parti rejoindre mon père qui attendait toujours. C’était bien malheureux, mais je n’avais pas plus de temps à consacrer à la chasse aux dindons pour cette année; ma conjointe m’attendait à la maison avec les enfants, car notre déménagement était imminent.

Pour une deuxième année consécutive, je suis bredouille, mais plus instruit sur ce gibier difficile. Pour ma défense, je dois dire qu’une semaine de déménagement pendant la brève saison de chasse n’est pas l’idéal. J’ai consacré mon énergie à déménager et me reprendrai tout simplement l’année prochaine.

Le dindon sauvage est un gibier difficile dont la capture exige du chasseur de fournir beaucoup de temps, d’attention et parfois d’efforts physiques. En conclusion, je poursuivrai ma quête tout au long de l’année en repassant dans ma tête ces quelques instants de chasse. C’est donc à suivre en 2012!