Ça faisait longtemps que je n’avais pas chassé
la sauvagine!
Avec la chasse à l’orignal à l’arc, puis à la
carabine, avec les fins de semaine en famille, j’ai un peu mis de côté les
oiseaux migrateurs même s’ils sont plus qu’abondants dans mon secteur de
chasse.
Mardi matin, je quittai la maison plus tôt qu’à
l’habitude afin de prospecter un peu pour possiblement faire une chasse le
lendemain. Je trouvai un champ de maïs fourrager fréquenté par quelques
centaines de canards et autant d’outardes. Ce serait parfait! Malheureusement
pour moi, l’autorisation avait déjà été donnée à un autre groupe de chasseurs.
Pendant ce temps, mon ami Sylvain L[…] prospectait de son côté. Il avait trouvé
un champ de maïs à St-E[…] où une bonne quantité d’outardes avaient jeté leur
dévolu.
Il m’indiqua les coordonnées exactes et je me chargeai
de téléphoner au propriétaire pour lui demander l’autorisation. « J’ai des
clôtures électriques et mes vaches sont au pâturage. Si tu refermes les
barrières, tu peux y aller sans problème! »
Le lendemain, nous arrivâmes au site vers 6 h.
La température était de 2 °C et le vent soufflait de 15 à 20 km/h du
sud-ouest. Un temps idéal pour chasser!
Il y avait du relief dans le champ et nous nous
devions d’en tenir compte. D’expérience, s’il y a une crête, les caches doivent
se trouver derrière pour que les oiseaux en approche les voient au dernier
moment. Aussi, un champ de luzerne bordait sans transition le chaume de maïs.
J’ai souvent observé que les outardes préfèrent s’y poser les pattes et ensuite
se rendre à pied dans le maïs. Nous plaçâmes les caches à la limite des deux
champs, tête en bas et pieds en l’air. Les appelants furent disposés en deux
branches; une première dans la luzerne serrée contre la lisière et une seconde
qui ouvrait large dans le maïs.
Ce fut une bonne stratégie. Une première
outarde solitaire s’amena vers 7 h 30. Elle se posa dans l’espace
restreint que nous avions laissé dans la luzerne. Exactement ce que nous avions
prévu!
Les minutes s’égrenèrent et aucune autre
outarde ne semblait vouloir venir. Ce ne fut qu’à 8 h 04 qu’un second
groupe de 7 outardes s’amena. Encore une fois, elles s’enlignèrent sur la
luzerne. J’étais responsable de donner le signal. « Un… deux… trois…
GO! » Sylvain vers la gauche et moi vers la droite. PAF! PAF! Pour mon
dernier coup, je me ramenai au centre ou deux outardes se trouvaient encore à
portée. Du coin de l’œil, je vis Sylvain faire de même. L’oiseau de gauche que
je suivais s’en alla à droite tandis que celui de droite fila à gauche.
Devais-je focaliser sur ce dernier ou rester concentré sur le premier? J’optai
pour garder le focus sur le premier, tant pis si Sylvain tirait sur le même.
Nous fîmes feu exactement en même temps. PAF!
Et les deux outardes tombèrent! De son côté, Sylvain avait eu le même dilemme
et était arrivé à la même solution. Six outardes y étaient restées. C’était un
surprenant revirement de situation puisque le compte en était maintenant à 7.
Quelques bandes d’outardes et quelques milliers
d’oies passèrent dans le secteur sans nous prêter attention. Vers
8 h 25, un troisième groupe d’outardes s’amena. « Sylvain, il ne
faut pas qu’on en récolte plus que trois pour atteindre notre quota. »
Comme nous craignions d’en récolter plus, nous tirâmes en nous retenant…
Seulement deux tombèrent. Il en manquait toujours une…
À 8 h 34, une petite volée d’outardes
se présenta. L’heure était avancée et les oiseaux semblaient méfiants. Sans
perdre de leur altitude, ils nous survolèrent néanmoins de la droite vers la
gauche. Avant qu’ils ne passent à notre portée, nous nous étions mis d’accord
sur le fait qu’il fallait tenter le tir sans espérer un second passage.
J’épaulai et PAF! Un oiseau décrocha. Le quota était atteint.
En conclusion, ce fut une très belle chasse
avec de bons tirs. À 9 h, nous étions assis à notre bureau pour une
journée… normale!
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