Ce matin là, j’avais décidé de
retourner au même endroit que lors de ma chasse du 2 février dernier. Cela
faisait 13 jours que j’y avais
récolté mon dernier coyote et j’avais laissé le site tranquille tout ce temps.
La seule différence, le vent soufflait faiblement du nord-est alors que la
dernière fois, il ventait du sud-ouest. L’axe du champ était perpendiculaire,
c’était donc dire que le vent était latéral. Pourquoi changer une formule
gagnante? Je fis exactement la même approche que la dernière fois. À exactement
6 h 30, j’étais en position le long du ruisseau qui coupait les
terres agricoles. Le boisé était face à moi. À cause du couvert nuageux,
c’était sombre et je décidai d’attendre un peu plus de clarté avant de
commencer ma séance d’appels.
Tout à coup, j’aperçu sur ma
gauche quelque chose qui bougeait à au moins 600 mètres le long du ruisseau.
Vite, je braquai le télescope pour identifier ce que c’était. J’eus un peu de
mal puisque l’animal se trouvait parfois au fond d’un fossé, puis remontait à
l’occasion. Après quelques tentatives, je confirmai qu’il s’agissait bien de ce
que j’espérais, un coyote!
Malheureusement pour moi, le
vent portait mon odeur dans la direction du coyote bien qu’il se trouvait
encore trop loin pour me capter. Bon, il me fallait réfléchir et vite. Je
décidai de me tourner vers la gauche le plus confortablement possible pour
pouvoir exécuter un tir rapide et à longue distance. Je l’appellerais et le
laisserais approcher jusqu’à ce qu’il montre des signes d’inquiétude. À ce
moment, je ferais feu; ma carabine a une longue portée et je m’estimais capable
d’atteindre une cible à environs 400 mètres.
J’envoyai donc « Snowshoe
HP » sur le Foxpro. Je m’attendais à le voir «clutcher» et s’amener à la
course. Il n’en fit pourtant rien, il vaquait à ses occupations, grattant ici
et là dans la neige… 45 secondes d’appel et je fis faire une pause. Je
recommençai tout en surveillant attentivement la réaction du coyote. Cette
fois, il manifesta de l’intérêt et se mit en marche vers moi. Mon cœur cognait
très fort à ce moment. Inutile de dire que toute mon attention était portée
vers ma cible.
À ce moment, du coin de l’œil,
j’aperçu encore du mouvement… et du mouvement proche cette fois! Un second
coyote, gros, gras, pétant de santé, à 60 mètres m’était arrivé du côté opposé
et venait de capter mon odeur. Je n’eus le temps de rien faire. Il courut
rejoindre le premier qui, en apercevant son compagnon, lui emboita le pas et
tous les deux s’en allèrent dans la forêt… Je m’étais fait
« spooker » par au moins un des deux...
La chasse était terminée, il
n’y avait plus rien à attendre. Les coyotes avaient gagné cette manche… je
ramassai mon barda. Il était 6h38,
je me levai et parti aussitôt faire un deuxième stand; le même propriétaire,
mais de l’autre côté de la route. Je n’étais jamais allé là, et j’ai vu des
pistes comme jamais je n’en avais vues. Je mets beaucoup d’énergie pour la
chasse aux coyotes, mais je me rends compte d’une chose, je crois que je vais
souvent chasser à des endroits où il y a trop peu de coyote… Bref, je n’ai rien
vu d’autre ce matin.
Je m’en allai au bureau en bougonnant. Toute la journée,
j’ai été de mauvaise humeur jusqu’à ce que je me raisonne un peu. Si une
défaite à la chasse me causait cet effet, autant bien ne plus y aller! Non,
même si j’ai échoué ce matin-là, j’ai beaucoup appris sur les mouvements des
coyotes. Même s’il n’y a pas de récolte, un contact visuel ou sonore avec les
coyotes est une expérience unique… et positive!
La prochaine fois, je
m’appliquerai d’avantage…
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