Samedi soir,
je m’apprêtais à franchir le seuil de la porte pour une soirée au restaurant
avec ma Sophie quand le téléphone sonna. C’était mon ami Jonathan C[…].
– Es-tu prêt
pour aller à la chasse demain matin?
– Eh… oui!
T’es où là?
– À la même
place que l’autre soir, la fille de la ferme de chevaux qui m’avait dit non,
ben je suis retourné la voir pis cette fois on l’a!
– Wow! T’es
tenace!
Jonathan, qui
était en compagnie de David A[…], avait vraiment travaillé fort pour convaincre
cette agricultrice de lui permettre l’accès à ses terres. Le rendez-vous fut
donc donné pour 4 h 50 dans le fameux champ où nous serions trois
pour cette chasse. Des outardes, environs 200, y avaient passé la semaine,
ce qui augurait bien en ce sens que les oiseaux n’avaient subi aucun stress
depuis un certain temps. Il paraissait même que trois oies blanches s’étaient
jointes au troupeau d’outardes…
Une fois
arrivés sur place, nous nous mîmes au travail. À peine avions-nous commencé que
nous aperçûmes, dans la nuit, les phares de trois véhicules qui remontaient le
champ dans notre direction. Qui d’autre que des chasseurs d’outarde pouvait
bien être à cet endroit à une telle heure? Comme de fait, c’était un groupe de
quatre jeunes chasseurs qui venaient dans le même but que nous. Ils disaient
avoir la permission.
Je ne me
mêlai pas de la conversation, mais Jonathan leur expliqua calmement que celui
qui leur avait donné la permission était l’agriculteur qui cultivait cette
terre en tant que locataire. Nous, nous avions la permission des propriétaires.
Tout se passa bien, ils rebroussèrent chemin sans faire d’histoire. C’était
dommage pour eux, ça avait l’air de quatre bons jeunes sauvaginiers sérieux
dans leur démarche.
Après ce léger
contretemps, nous installâmes une quarantaine d’appelants d’outarde dans une
formation traditionnelle en « J ». Le temps était frisquet et un vent
de 10-15 km/heure soufflait du sud-ouest. Enchâssée dans la vallée au
loin, la rivière E[…] coulait et des nuées de canards la survolaient. En cette
pré saison de chasse, nous nous contentâmes de les regarder puisque les seuls
gibiers permis sont la bernache du Canada et la grande oie des neiges.
Vers
7 h, nous aperçûmes enfin un trio d’oiseaux remonter vers notre
emplacement. Comme il progressait dans notre direction, David dit :
« Y me semble qu’elles sont pas mal blanches ces outardes-là! »
Jonathan donna le signal et les trois oies y restèrent. Nous étions très
contents puisqu’il était particulièrement tôt dans la saison pour apercevoir
cette espèce tout droit descendue de l’Arctique.
Les outardes
se firent attendre. Un groupe de quatre s’amena par derrière nous et nous en
récoltâmes trois. Vint ensuite une importante volée d’une soixantaine où nous
en récoltâmes trois de plus. La volée suivante fut la dernière et comptait environ
150 outardes. Deux seulement tombèrent, dont une qui portait une bague
numérotée à la patte. Comme c’était Jonathan qui l’avait abattue, nous ne
tirâmes pas à la courte paille pour savoir qui la garderait!
Comme le
lecteur peut le constater, l’efficacité des tirs fut… ordinaire. J’en étais le
responsable en raison de troubles dans le mécanisme de mon fusil. Le compte
final de la journée fut donc de 3 oies blanches, 8 outardes et une bague dont voici
l’information :
Espèce : Bernache du Canada
Date
du baguage : 21 juin 2012
Endroit :
Weekstown, Atlantic county, New Jersey, USA
Âge
de l’oiseau : Trop jeune pour voler lors de son baguage en 2012
Sexe :
Mâle
Nous étions
bien contents même si nos attentes étaient un peu plus élevées. Une fois de
retour à la maison, j’arrangeai mon gibier puis descendis dans mon établi
travailler sur mon fusil. Je passai deux bonnes heures à poser un diagnostique,
puis à limer et polir le cran de retenue du bloc culasse. Quand je compare mon
Baikal mp-153 avec les autres, il me faut admettre qu’il y a un défaut de
conception dans le mien. Je croise les doigts pour les petites modifications
que j’ai faites règleront définitivement mon problème. C’est donc à suivre…
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